Brasser ou ne pas brasser le compost ?

Je vous fais part ici d’un échange que j’ai eu avec des étudiant en Classes Préparatoires qui conduisent des expérimentations sur le compost.

Bonjour,

Nous avons pu constater que lorsque l’on retournait le tas, après quelques jours de compostage pour une oxygénation, que la température ré-augmentait de façon significative. Nous en avons fait l’hypothèse que l’oxygène était un facteur limitant.

brassage du compost

 

Depuis le départ, nous avons choisis de réaliser un brassage de notre compost tous les 2 jours, cet intervalle n’est pas très espacé mais nous pensons que cela ne joue pas un rôle majeur étant donné que dans le pire des cas nous ne faisons qu’accélérer le phénomène de compostage et de plus notre étude se réalisant sur des petits échantillons, la notion de facteur limitant pour l’oxygène semble moins évident. Nous aimerions avoir votre avis sur la question ?

De plus dans les documents fournis , nous avons pu remarquer que la température augmente plus rapidement dans un compost riche en matière carbonaté. Cependant les premiers résultats nous montre une élévation préférentielle dans le compost riche en matière azoté et il me semblait que vos propos allaient dans le sens de nos expériences. Avez-vous une explication ?

Merci d’avance,

Ma réponse :

bonjour,
Attention cependant aux excès de brassages, la fréquence que vous donnez me semble excessive. Lors du brassage, se dégage du N2O (protoxyde d’azote) qui est un gros gaz à effet de serre. Voir cycle de l’azote.
Certains praticiens disent qu’ « un compost c’est comme un gâteau, on doit y mettre les bons ingrédients au début, puis ne plus le toucher ». Même si cela est un peu excessif, je me rends compte par la pratique que 2 brassages sont suffisants une fois le tas monté.
exemple d’un tas que j’ai vérifié aujourd’hui :
– fin du tas 6 avril
– premier retournement mi juin
– deuxième : 11 octobre
– compost mûr : 20 novembre. soit environ 7 mois, avec un compost bien confectionné dés le début (matière carbonée suffisamment structurante).

Concernant votre deuxième question, la t° monte particluièrement dans les composts riches en N : l’azote est source facile de nourriture pour les bactéries, mais aussi un milieu humide favorable à leur développement. C’est leur grande activité qui créée une élévation de température (des calories sont « brulées ») à l’image de notre organisme humain lorsque nous produisons un effort physique. Or ce sont bien les bactéries les premières à se nourrir des matières azotées.
Mais si les compost sont mal structurés (peu de poches d’oxygène) la structure du tas va s’ »affaisser », appauvrissant la disponibilité en oxygène, voir en eau = le milieu devient anaérobie et donc hostile au développement des micro-organisme, il y a « pourrissement »
cordialement. Pierre FELTZ

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